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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 12:51

En Mars 2007 aux États-Unis, le Center for Feminist Art du Brooklyn Museum organise une exposition intitulée Global Feminisms - Féminismes Mondiaux. À cette occasion, des artistes venant de plus de cinquante pays présentent et discutent de leurs travaux. Au cours du week-end d'ouverture, des présentations ont lieu parmi lesquelles celle de l'artiste Zoulikha Bouabdellah. - Humains - retranscrit et traduit ici ses propos.


Transcription française et traduction française par  - Humains - 2013


 

 

 

« Merci. Merci. Je voudrais vous remercier d'être là. Je suis désolée, mon anglais n'est pas très bon, alors voici mon amie Isabelle qui traduira si j'ai besoin, si vous avez besoin.

Je m'appelle Zoulikha Bouabdellah, je vis à Paris, je viens d'Algérie, je suis partie avec mes parents pour vivre, pour étudier à Paris, et je suis née à Moscou. Alors vous pouvez comprendre que c'est assez compliqué - la question des identités pour moi. Et ceci, vous pouvez le voir dans mon travail, mais j'espère qu'il est plus complexe que cette question de l'identité.

Je vais parler de la vidéo que je présente ici sur le féminisme mondial. Il s'agit de Dansons. On peut y voir le ventre d'une femme apparaître à l'écran, et elle revêt une écharpe. La première est bleue, la deuxième est blanche et la troisième est rouge. J'espère que vous y reconnaissez le drapeau français. Après cela, elle commence à... Le son de La Marseillaise commence, et elle commence à danser une danse du ventre. Oui, je veux... Dans mon travail je mélange souvent des choses contraires. Ici j'oppose les deux conceptions de l'art, une conception orientale et une conception occidentale. ce que je veux dire par " conception occidentale ", c'est une conception de l'art que l'on voir en peinture, où l'on peut voir la nudité. Et dans l'art de l'Islam, la nudité n'est pas si import... enfin, elle n'existe pas. Donc, dans la peinture, ici je fais un lien avec cette célèbre oeuvre de Delacroix, La Liberté guidant le peuple, où l'on voit une femme, où l'on peut voir son sein. Et je fais cette opposition entre la peinture française et européenne, et le concept - comment pourrait-on dire ça... - le style de l'art de l'Islam, qui est l'arabesque, cette forme faite avec des courbes. Donc, je fais ici une opposition entre la ligne horizontale de la peinture européenne et l'arabesque faite de lignes courbes de l'art de l'Islam. Bien sûr, cette vidéo ne parle pas seulement de cette question de peinture et de conceptions de l'art dans le monde musulman et en Europe, et dans le monde occidental, mais encore une fois, de la question de l'exotisme et de la nationalité. Donc, parce que je suis Algérienne et je suis Française, les deux - je suis les deux. Mais en France, je suis toujours une Algérienne, à cause de ma tête ou à cause de mon apparence. Mais pour moi, je suis les deux. Je ne veux pas avoir à choisir et les gens ne comprennent pas vraiment cela, parce que, pour les gens, il faut que je choisisse. Alors j'ai fait cette vidéo pour dire que j'aime vraiment le concept, le principe du drapeau français qui est Liberté, Égalité, Fraternité - merci Isabelle, oui - et je crois que ces trois principes sont vraiment exotiques pour les gens partout dans le monde parce que je crois que personne ne respecte cela vraiment. Alors, pour moi, je me suis intéressée à cette question à travers l'exotisme de la danse du ventre. Oui, dans cette vidéo... C'était la première... pardon... Le nom... ah ok... "Dansons"... désolée mon anglais n'est pas terrible. Désolée.

Et ceci est la première vidéo que j'ai faite, et elle était présentée à la Biennale de Dakar en 2002, et ici vous pouvez voir que j'ai commencé à travailler avec cette question des contraires, de deux choses opposées. Vous avez le sombre et la lumière, la femme et l'homme, et cette question des hommes et des femmes. C'est une vidéo très courte, alors je vais... - comment tu fais plein écran ? comme ça ? Alors comme vous pouvez le voir, dans cette vidéo, un homme est du côté éclairé et une femme est du côté sombre. Et lorsqu'elle décide de recouvrir son visage à lui, elle se recouvre elle-même en même temps. Donc, elle le met - elle se met elle et lui dans l'obscurité.

Voici un autre travail avec la lumière et l'obscurité. C'est une robe de mariée, et en trois minutes, elle devient sombre, comme un symbole du deuil - oui, merci.

Alors, que puis-je vous montrer maintenant parce qu'il ne me reste que deux minutes. Oui, voici un autre travail avec la question du voile, mais c'est le voile d'une mariée - une mariée, oui, merci - la femme regarde son visage et elle retire son voile, et elle le met dans... en reflet de son visage. Alors la situation ici est encore la même à la fin de la vidéo. Je veux dire, elle est toujours en prison, vous voyez, comme si, le voile est comme une prison. Cela ne veut pas dire que je suis contre le mariage, ou quoi que ce soit de ce genre. Mais biensûr pour une femme... dans la vie d'une femme, la question du mariage, dans le monde arabe encore ou même en Europe, ou même en Amérique, cela reste comme une étape que la femme a à traverser. Et, oui, moi-même, biensûr, étant une femme, je me suis demandé... je me suis posée la question de cela... de cette situation.

Alors je vais juste vous montrer d'autres travaux comme la photographie.

Voici une couscoussière. Je ne sais pas si vous connaissez le couscous. C'est un plat célèbre du l'Afrique du Nord. Et j'ai mis la... j'ai fait ces photos avec la couscoussière - comme le fait d'être en prison, vous voyez, dans les clichés... quand les gens vous voient, vous regardent comme un Nord-Africain et c'est tout. Et cela est pour moi assez stupide parce que lorsque je vivais à... Quand j'ai eu une résidence en Afrique du Sud, où je suis restée environ trois mois, et la question de l'identité, de ce que nous paraissons, de l'aspect physique, c'est pour moi assez stupide parce que là-bas les gens blancs me considéraient comme une Française, les gens noirs me considéraient comme une Africaine, et les gens de couleurs me considéraient comme une personne de couleurs comme eux. Alors vous voyez que la question de la couleur, du physique - du physique typique - maintenant ce n'est pas... Oui, ce n'est pas pour moi le problème avec lequel nous devrions avoir à nous battre de nos jours. Mais ce n'est pas le cas. Oui.

Voici encore une question de noir et blanc. Vous savez, la speakerine, c'est une journaliste, elle est très célèbre en France, son nom est Claire, ce qui signifie "claire" vous voyez. Et en bas, vous voyez des jambes noires, et au milieu est inscrit "Claire est Noir", ce qui signifie "clair est noir". Oui, je dois terminer...

Voici une photographie de ma famille à un mariage et il n'y a que des femmes dans ce mariage, dans cette partie, et j'ai mis le nom de... je ne sais pas si vous reconnaissez - Lady Jessica, Sue Hellen, Pamela, sont les actrices de cette célèbre série télévisée, Dallas - merci - et le nom de ce travail est Cité Dallas à Oued Zenati - Oued Zenati est un village en Algérie. Donc, vous voyez que partout dans le monde les femmes sont toujours... Oui, je veux juste dire dans cette photo que même en Algérie ou aux USA, la question d'un groupe de femmes est toujours la même. Je ne sais pas si je suis compréhensible, mais merci beaucoup. »

 

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